L'Antre d'un poulpe

2022 : Le bilan trop long

· Grishka
Livre
Auteurs: Lionel Davoust, Anna Rosling Rönnlund, Hans Rosling, Ola Rosling, Ken Liu, Christophe Bec, Alexis Sentenac, Joshua Williamson, Jason Fabok, Howard Porter, Julia Galef, Ada Palmer, Yannick Rumpala, Denis-Pierre Filippi, Vincezo Cucca, Fabio Marinacci, Maximillien Chailleux, Viviane Despret, Richard Marazano, Shang Xiao, Tony Hsieh, Daniel Pecqueur, Bojan Kovačević, Pierre Schelle, Vianney Jalin, Xavier Dorison, Homer Reyes, Mary Robinette Kowal, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Laurent Genefort, Besnoit « Exserv » Reinier, Philipp Dettmer, Article 19, Catnip, Thomas « Bonpote » Wagner, Anne Brès, Claire Marc

Admirez un peu comment l’auteur de ces lignes, hyper content de son idée de faire un unique article bilan de ses lectures de l’année passée, se décompose maintenant qu’il faut l’écrire.

Fichtre comme disent les anciens jeunes, c’est que ça risque d’être… trop long. Oui, le titre donne la couleur, j’imagine que vous êtes là soit parce que vous avez beaucoup de temps devant vous, soit parce que ce que je raconte vous intéresse. Je sais de quel côté penchent les probabilités.

Je me tâtais à suivre un fil strictement chronologique de mon journal de lecture, mais je vais tricher un peu en rassemblant les différents tomes d’une même œuvre.

Attachez vos ceintures, sellez vos chevaux et chaussez les charentaises, c’est parti !

Les Dieux Sauvages de Lionel Davoust [papier et numérique FR]

2022 est une année que j’ai commencé et presque fini avec Les Dieux Sauvages, respectivement le tome 3 La Fureur de la Terre puis le tome 4 L’Héritage de l’Empire. Il n’est fait aucun mystère que j’adore habituellement la production de Sire Davoust (à la rare exception de Port D’Âme qui m’était tombé des mains. Il faut que je réessaye maintenant que je sais à quoi m’attendre), et cette saga ne fait pas exception.

Après 2 premiers tomes qui donnaient le ton et permettaient d’assoir les enjeux et les personnages (voir, dans certains cas, leurs tripes), les deux suivants portent le récit encore plus loin, vers de nouveaux lieux et surtout de nouveaux sujets. Depuis le départ, j’apprécie tout particulièrement le jeu mis en place par l’auteur, avec beaucoup d’éléments apportés l’air de rien qui constituent une piste menant à des révélations particulièrement jouissives.

Je suis bien content d’avoir réussi à en détecter quelques résonances par avance (existe-t-il un terme pour décrire l’inverse d’un écho ?), mais il a quand même réussi à m’avoir par ailleurs, le bougre. C’est malin, ça ne perd jamais de vue les petites et la grande histoire et j’ai hâte de lire la suite.

Dans les gros pavés, catégorie fiction, c’est sans nul doute l’une de mes deux lectures préférées de l’année.

Mériane, tu es l’élue de Dieu, mais je crois que tu n’as pas bien cerné ce qu’est la vérité. Elle n’a rien à voir avec les faits. Il s’agit de ce que le peuple a besoin d’entendre pour servir sa propre cause et celle de Dieu.

Couverture du livre « La fureur de la terre » de Lionel Davoust
Couverture du tome 3

Couverture du livre « L’héritage de l’empire » de Lionel Davoust
Couverture du tome 4

Factfullness de Anna Rosling Rönnlund, Hans Rosling & Ola Rosling [numérique EN]

Fidèle à mon mantra d’alterner fiction et non-fiction, également bien influencé par Patrick Beja qui en faisait l’éloge au moins 37 fois par podcast, j’ai jeté mon dévolu sur Factfullness.

Petit aparté ici : alors que le sous-titre anglais est Ten Reasons We’re Wrong About The World - And Why Things Are Better Than You Think, la version française a opté pour un Penser clairement ça s’apprend ! que j’apprécie assez peu. Cela ne m’a pas empêché de l’acheter en papier et en français par ailleurs, ce livre fait partie de ceux que je veux absolument partager avec mes proches. Or avec un ebook c’est toujours compliqué, je n’ai rien contre le fait de prêter un ebook, mais même en faisant confiance on ne sait jamais s’il ne va pas être partagé un peu trop loin… Sans oublier qu’on ne lit pas trop dans la langue de Pratchett autour de moi (pourquoi n’y en aurait-il que pour Shakespeare, bon sang ?).

Factfullness est un livre que je considère comme important. L’auteur et ses filles se donnent pour mission de s’attaquer à 10 biais qui nous font toujours voir les choses de façon négative, pire qu’elles ne le sont. C’est rondement bien écrit, avec un équilibre fin entre didactisme, des sujets sérieux et un propos qui ne perd jamais de vu son objectif. Il m’est arrivé plus d’une fois de surligner un passage marquant ou de poser le livre afin d’absorber (d’encaisser, même) ce que je venais de lire. Un livre qu’il me faudra relire de temps à autre.

Du coup, je tiens parole et je saoule tout le monde pour le lire, ce qui se révèle toujours plus efficace quand je dépose au passage le bouquin devant la personne.

N’hésitez pas à consulter la chronique chez Le Dragon Galactique pour vous mettre en appétit.

It is pretty much a journalist’s professional duty to make any given event, fact, or number sound more important than it is. […] They must compete for their consumers’ attention or lose their jobs.

Instead, constantly test your favorite ideas for weaknesses. Be humble about the extent of your expertise. Be curious about new information that doesn’t fit, and information from other fields. And rather than talking only to people who agree with you, or collecting examples that fit your ideas, see people who contradict you, disagree with you, and put forward different ideas as a great resource for understanding the world. I have been wrong about the world so many times. Sometimes, coming up against reality is what helps me see my mistakes, but often it is talking to, and trying to understand, someone with different ideas.

Couverture du livre « Factfullness » de Anna Rosling Rönnlund, Hans Rosling et Ola Rosling
Couverture du livre en anglais

L’Impassible Armada de Lionel Davoust [numérique FR]

Vous reprendrez bien un peu de Davoust ? Il s’agit d’une nouvelle sortie dans une version augmentée et n’ayant jamais lu l’original, je ne me risquerai à aucune comparaison. Posons simplement qu’il s’agit d’un récit court et maritime (ça vous étonne ?) avec une ambiance troublante. J’ai apprécié le narrateur tout autant que le contexte et le rythme colle à merveille au format novella. Un one shot réussi et un rappel que l’auteur se distingue aussi en format court. Vous trouverez un avis plus détaillé chez le Syndrome Quickson.

Couverture du livre « L’impassible armada » de Lionel Davoust
Couverture du livre

Jardin de poussière de Ken Liu [numérique FR]

Continuons avec des nouvelles, voulez-vous ? Mon premier contact avec Ken Liu remonte à L’Homme qui mit fin à l’histoire dans la collection Une Heure Lumière des éditions du Bélial ». Je n’en disais que du bien, tant ce texte coup de poing m’avait marqué.

Mon deuxième contact s’est fait sous forme audiovisuelle, via Love, Death and Robots sur Netflix. L’un des animés est adapté d’un texte de Liu et j’ai une nouvelle fois apprécié sa patte.

Ipso facto, c’est tout naturellement que j’ai acheté Jardin de poussière, un recueil de nouvelles, toujours chez le Bélial ». Je ne vais pas me lancer dans un tour d’horizon de chaque nouvelle : la plupart m’ont beaucoup plu. D’ailleurs, certaines sont liées entre elles, ce qui est toujours chouette pour voir plusieurs explorations d’un même monde.

J’admire sincèrement l’aisance de l’auteur à s’approprier différents thèmes, époques ou style de récit. Il fait rarement usage de retournements de situations et c’est assez agréable aussi. J’ai pris beaucoup de retard sur la collection Une Heure Lumière*, mais je compte bien arriver tôt ou tard à Toutes les saveurs du même auteur.

Quelle différence avec l’époque actuelle où on réduit l’art à une fanfreluche qui habille le commerce, aussi dénuée de poids qu’une promesse en l’air !

Mais je me rappelle ces nuits d’été, il y a longtemps, où, au fond de mon jardin, je regardais dans un télescope dont j’avais moi-même poli les lentilles, pour voir une lumière dont le trajet avait duré des milliers d’années se résoudre en têtes d’épingle qui se convertiraient en pulsations électriques au contact de ma rétine et me feraient battre le cœur plus vite.

Couverture du livre « Jardin de poussière » de Ken Liu
Couverture du livre

Siberia56 de Christophe Bec & Alexis Sentenac [papier FR]

Tiens, des BD. Et oui, on a pris un abonnement à la médiathèque du coin pour les enfants et pour nous au passage. Du coup, je me suis un peu remis à la BD.

Siberia56 est une histoire en 3 tomes, qui prend pour cadre une mission spatiale sur un monde lointain et inhospitalier. On oscille entre une forme d’horreur indicible et un environnement glacé et dangereux. J’ai apprécié quelques planches et le dessin de Sentenac, mais je n’ai pas accroché à l’histoire. Ce sera d’ailleurs un fil conducteur dans ma relation aux écrits de Bec : trop d’ombres effleurées, trop de facilités…

Couverture du tome 1 de la bande dessinée « Siberia 56 » de Christophe Bec et Alexis Sentenac
Couverture du tome 1

DC Universe Rebirth : Le Badge de Tom king, Joshua Williamson, Jason Fabok & Howard Porter [papier FR]

Je vous ai parlé de mon abonnement à la médiathèque ? Bon, bah en furetant dans les rayons, je suis tombé nez à nez avec Batman qui tient le smiley de Watchmen. Ça fait tout drôle, et j’ai à peine eu le temps de réaliser que mes mains avaient choppé le bouquin pour le mettre dans le sac, zou.

Au final, je n’ai pas grand-chose à en dire : c’est assez chouette, mais comme ce n’est qu’une partie du récit et que je n’ai pas la suite à disposition, c’est compliqué de se faire une idée définitive. Par contre, sur le fond, aussi loin que je puisse en juger avec cette première partie, c’est à des années-lumière de la profondeur de Watchmen.

Couverture du tome 1 du comic « DC Univers Rebirth : le badge » de ### Tom king, Joshua Williamson, Jason Fabok et Howard Porter
Couverture du tome 1

The Scout Mindset de Julia Galef [numérique EN]

Après Factfullness, je cherchais d’autres bouquins dans la même veine et The Scout Mindset** revenait régulièrement.

La lecture du second m’a beaucoup moins marqué que celle du premier, au point qu’un an après je suis bien en peine d’en tirer quelque substance précise. Le principe défendu par l’autrice est clair et facile à saisir, assez logique en soi, mais pas révolutionnaire.

Couverture du livre « The Scout Mindset » de Julia Galef
Couverture du livre en anglais

Terra Ignota de Ada palmer [papier et numérique FR]

Aller, l’autre gros coup de cœur de l’année dans la catégorie des pavés, avec les tomes 4 L’Alphabet des créateurs et 5 Peut-être les étoiles.

La fin de cette œuvre se trouve dans la droite lignée des 3 précédents tomes (5 au total en français, le 4e ayant été scindé en 2) : d’une intelligence et d’une inventivité folle, avec une narration virtuose et maitrisée. C’est une lecture à la fois exigeante et engageante, semblable à aucune autre, du moins dans la sphère réduite de mes expériences littéraires. Mais comme tout le monde semble s’accorder sur le côté ovni unique du cycle, ma foi, ça me semble mérité.

Il faut un temps de qualité pour se plonger dans Terra Ignota : ce n’est pas un livre que je peux à picorer ici ou là, ou pendant une pause au boulot par exemple. Mais c’est à ce prix que j’ai découvert une œuvre foisonnante qui m’a retourné le cerveau plusieurs fois, et une autrice incroyable à suivre. Si j’en crois les retours des personnes qui ont pu l’approcher en dédicace ou en table ronde, c’est une également une personne étonnante dans la vie, et ça fait plaisir aussi.

Que vous aimiez ou non la science-fiction, que le genre vous effraie ou que vous pensiez avoir tout lu dans le domaine, foncez ! Vous ne serez pas déçu, mais terminerez K.O. Ça fait partie de ces œuvres que j’achète en papier et en numérique pour voir à la fois les lire partout et les prêter à tout le monde.

Couverture du livre « L’alphabet des créateurs » de Ada Palmer
Couveture du tome 4

Couverture du livre « Peut-être les étoiles » de Ada Palmer
Couverture du tome 5

Cyberpunk’s not dead de Yannick Rumpala [numérique FR]

Il s’agit d’un essai sur le… Cyberpunk, dans la collection Parallaxe au Bélial ». Ce n’est pas le plus accessible d’ailleurs : même si on se passionne pour le genre, l’approche de l’auteur est exigeante et un peu froide, faute d’un meilleur terme, académique, disons. Au contraire d’autres lectures dans Parallaxe, je ne ne me suis pas spécialement amusé. J’ai découvert les origines et réfléchi à d’autres éléments qui ne m’avaient pas marqué jusque là, c’est déjà pas mal, mais je ne pense pas le relire un jour.

Couverture du livre « Cyberpunk’s not dead » de Yannick Rumpala
Couverture du livre

Colonisation de Denis-Pierre Filippi, Vincezo Cucca, Fabio Marinacci & Maximillien Chailleux [papier FR]

On refait un tour en BD avec cette série de SF spatiale d’exploration colorée et légère. Chaque tome peut se lire seul, malgré une trame de fond heureusement facile à rattraper.

J’ai apprécié le voyage, dans un univers dépaysant à défaut d’être toujours original. Il faudra que je termine le cycle un jour, je n’ai lu que les tomes 1 à 5 pour le moment.

Couverture du tome 1 de la bande dessinée « Colonisation » de Denis-Pierre Filippi, Vincezo Cucca, Fabio Marinacci et Maximillien Chailleux
Couverture du tome 1

Autobiographie d’un poulpe de Viviane Despret [papier FR]

Un cadeau de Noël de quelqu’un qui connait ma passion pour les poulpes, évidemment. Un livre que j’ai d’abord eu du mal à saisir (mes mains vont bien, merci) avec son mélange de faits réels et fictionnels, avec 3 récits qui tournent autour de la cryptozoologie, rien que ça, cette phrase est bien trop longue, vous ne trouvez pas ?

Les histoires sont intéressantes et font réfléchir à la relation entre l’humanité et les animaux, à notre compréhension de ces derniers et à ce qu’on accepte, ou non, comme étant une forme d’art, ou une vie différente de la nôtre. Entre le scientifique qui entend le langage des araignées, l’études sur les constructions fécales des wombats et leur signification culturelle (si si), puis l’étonnante symbiose entre un groupe d’humains et des poulpes, articulé autour de l’étude de ce qui semble être l’autobiographie d’un des céphalopodes, il y a matière à exploration et à une réelle réflexion.

Couverture du livre « Autobiographie d’un poulpe » de Viviane Despret
Couverture du livre

S.A.M. de Richard Marazano & Shang Xiao [papier FR]

Une BD en 4 tomes avec un robot géant sur la couverture, banco ! Dans un monde post-apocalyptique, des groups d’humains survivent alors que la terre est dominée par des machines. Jusqu’au jour où l’un de ces robots n’essaye pas de tuer le héros, un jeune ado.

Sympa dans la forme, distrayant quoique classique dans le fond, je ne peux pas dire que j’ai été surpris à la lecture, mais ce n’était pas désagréable.

Couverture du tome 1 de la bande dessinée « S.A.M. » de Richard Marazano et Shang Xiao
Couverture du tome 1

Delivering Happiness: A Path to Profits, Passion and Purpose de Tony Hsieh [numérique EN]

Là, je vous vois lever un sourcil. Laissez-moi vous expliquer : il se trouve que je bosse dans une super boite. Et dans cette boite, notre grand chef a décidé de nous passer sur des semaines de 32 h sur 4 jours, payées 35 h, comme ça, paf.

Et ce livre fait partie de ceux qu’il cite ici ou là parmi les lectures inspirantes (pas spécialement pour les 4 j, mais vous avez l’idée). Il se trouve aussi dans la lignée des écrits de Jason Fried & David Heinemeir Hansson dont j’ai parlé ici ou encore là. Non pas qu’ils partagent un thème commun, mais ce sont des retours de dirigeants qui ont une vision du travail qui peut me plaire.

Tony Hsieh était le patron de Zappos (vendeur de chaussures aux US). Le livre raconte comment il en est arrivé à l’entrepreneuriat, à Zappos et aux principes qui gouvernent l’entreprise et (plus intéressant pour moi) sa relation avec les clients.

Une lecture inspirante à plus d’un titre. Pas de quoi trouver une fibre entrepreneuriale en moi, mais quelques passages qui résonnent avec ce qu’on fait dans mon taf et mon approche de la relation client. Je recommande.

The best leaders are those that lead by example and are both team followers as well as team leaders. We believe that in general, the best ideas and decisions are made from the bottom up, meaning by those on the front lines that are closest to the issues and/or the customers. The role of a manager is to remove obstacles and enable his/her direct reports to succeed. This means the best leaders are servant-leaders. They serve those they lead.

Couverture du livre « Delivering Happiness: A Path to Profits, Passion and Purpose » de Tony Hsieh
Couverture du livre en anglais

Arctica de Daniel Pecqueur, Bojan Kovačević, Pierre Schelle & Vianney Jalin — Delcourt [papier FR]

Une BD dont j’ai lu les 11 premiers tomes. Là, normalement, vous vous dites que ça à du drôlement me plaire.

Et vous n’avez qu’à moitié tort. C’est de la SF pulp/légère qui se prend peu au sérieux avec un grand nombre de facilités et autres situations peu logiques. C’est coloré, fun, assez bien rythmé, mais les personnages sont finalement bien lisses et l’histoire globale tourne au grand n’importe quoi à plusieurs reprises, notamment la fin du tome 11 ou je me suis arrêté pour l’instant (chère médiathèque, si tu me lis, sache que j’aimerai bien pouvoir lire la suite. Merci, bisou).

Couverture du tome 1 de la bande dessinée « Arctica » de Daniel Pecqueur, Bojan Kovačević, Pierre Schelle et Vianney Jalin
Couverture du tome 1

Sanctuaire de Xavier Dorison, Christophe Bec & Homer Reyes [papier FR]

Une autre trilogie en BD, avec du Christophe Bec dedans. Et toujours la même occasion ratée pour moi : alors que le contexte sous-marin + horreur psychologique un peu lovecraftienne devrait retenir mon intérêt, j’ai refermé la dernière page avec un soupir en pensant « tout ça pour ça ». Dommage, cette impression que le récit laisse trop de côté. Pas pour moi. En revanche, j’ai vu le film Underwater cette semaine et c’était drôlement coule (vous l’avez ?).

Couverture du tome 1 de la bande dessinée « Sanctuaire » de Xavier Dorison, Christophe Bec et Homer Reyes
Couverture du tome 1

Vers les étoiles de Mary Robinette Kowal [papier FR]

Ce livre trainait dans ma PAL depuis un moment, il n’était que justice que je m’y attèle enfin, après un p’tit coup de chiffon pour la poussière. J’ai aussi été motivé, c’est vrai, par quelques articles ici et là, comme chez Nevertwhere ou Le Dragon Galactique.

Il s’agit de ma première incursion dans l’univers de l’autrice, n’ayant pas encore lu le recueil de nouvelles Lady Astronaut, paru auparavant. Faisons simple : j’ai aimé cette lecture. L’uchronie fonctionne très bien (d’autant plus pour moi que je regarde la série TV For All Mankind depuis un moment, une autre uchronie qui trouve sa source dans la même époque) et la variété des thèmes abordés maintient l’intérêt tout du long. Autant que l’héroïne qui n’est pas désagréable à suivre dans cette société qui ne sait que faire d’elle. Du coup, le tome 2 Vers mars m’attend sur une étagère.

Couverture du livre « Vers les étoiles » de Mary Robinette Kowal
Couverture du livre

Les philo-cognitifs : ils n’aiment que penser et penser autrement… de Fanny Nusbaum, Olivier Revol & Dominic Sappey-Marinier [numérique et papier FR]

Une lecture commencée en papier sur l’exemplaire d’un collègue, terminée en numérique sur mon exemplaire à moi. Après Je pense trop de Christel Petitcollin, je continue l’exploration des profils atypiques. L’approche est ici différente, basée sur des études qui permettent aux auteurs de classer ces profils selon deux catégories. Je n’aime pas trop la tournure de cette phrase, mais elle vous donne l’idée générale.

Le livre s’emploie ensuite à dresser le portrait de ces deux profils au travers de plusieurs thèmes. C’est un canevas qui diffère des habituels textes sur le sujet, ce qui est rafraîchissant et permet de comprendre certaines situations avec un prisme transformé. Le proverbial pas de côté qui change juste assez la perspective pour obtenir plus de profondeur.

Couverture du livre « Les philo-cognitifs : ils n’aiment que penser et penser autrement… » de Fanny Nusbaum, Olivier Revol et Dominic Sappey-Marinier
Couverture du livre

Colonies de Laurent Genefort [numérique FR]

De M. Genefort, je n’avais lu jusque là que sa trilogie Hordes, de la fantasy. Et c’était il y a un petit moment déjà, je m’en souviens peu. Depuis, je l’ai entendu dans l’excellent podcast Procrastination.

Mais le Bélial’ à ses raisons que ma raison ignore et lorsque qu’en parcourant le site pour la moultième fois (je suis qwasi certain que ça se dit) je suis retombé sur Colonies et me suis dit et pourquoi pas ?

Il s’agit d’un recueil de nouvelles de science-fiction avec deux grands ensembles selon que les colonies soient planétaires ou spatiales. Je suis comme qui dirait indécis sur mon appréciation du livre. Quelques rares textes ne m’ont laissé aucune impression particulière. D’autre comme L’Homme qui n’existait plus, Le Dernier Salinkar, Le Bris, Je me souviens d’Opulence ou La fin de l’hivers se sont révélés d’excellentes surprises. Je ne saurais dire si c’est une question de style ou de contexte propre à chaque texte. Du coup, pas le choix, il me va encore falloir lire du Genefort si je veux en avoir le cœur net.

Mais l’afflux récent de population avait scellé son sort, et la lèpre urbaine avait repris son lent travail consistant à ronger la peau du monde.

Couverture du livre « Colonies » de Laurent Genefort
Couverture du livre

L’Ascension de The Witcher, un nouveau roi du RPG de Besnoit « Exserv » Reinier [papier FR]

J’ai quelques bouquins de Third Edition en retard, notamment ce pavé sur The Witcher, les jeux et un peu les livres. Une exploration de qualité, comme souvent chez cet éditeur, d’un monde complexe et qui touche aujourd’hui le grand public.

J’en ai appris plus sur l’histoire du studio de développement, l’auteur des bouquins et la genèse des projets. La partie qui reprend étape par étape le scénario global de la trilogie du développeur CD Project était une excellente occasion à la fois de raviver quelques souvenirs de mes parties, mais aussi de (re) découvrir de trames oubliées, ou non jouées faute d’avoir fait les mêmes choix.

Ce qui est dramatique, c’est que plusieurs ouvrages de l’éditeur m’attendent sur une étagère, mais je ne peux m’empêcher de lorgner sur les livres The Heart of A Plague Tale et L’apocalypse selon Godzilla. Le Japon et ses monstres (ceci est un mensonge éhonté, je lorgne beaucoup d’autres de leurs écrits).

Couverture du livre « L’Ascension de The Witcher, un nouveau roi du RPG » de Besnoit « Exserv » Reinier
Couverture du livre

Immune : A journey Into The Mysterious System That Keeps You Alive de Philipp Dettmer [numérique EN]

Si on m’avait dit « hey le poulpe, un de tes bouquins préférés de l’année explorera le système immunitaire », je me serai probablement réveillé en sursaut.

Et pourtant, ce bouquin est passionnant et ultra intéressant. Le mérite en revient au sujet, on y reviendra, mais avant tout à son auteur Philipp Dettmer qui a aussi créé la très recommandable chaine YouTube Kurzgesagt — In a Nutshell .

Ce type possède un talent de vulgarisateur précieux, qui se mélange parfaitement avec un humour qui fait toujours mouche avec moi. Vous ajoutez qu’il parle d’un sujet qui le passionne et il devient impossible de ne pas partager son enthousiasme.

Et le système immunitaire est prodigieux. On pense savoir des trucs, avec quelques souvenirs des cours de SVT, un article ou deux lut pendant la pandémie… Mais non. L’auteur nous embarque dans un voyage incroyable dont on ressort avec une admiration sans bornes pour la nature et son propre corps. Je ne sais pas ce que donne la version traduite en français, mais la version originale est accessible, je trouve, ce qui n’est pas un mince exploit considérant la complexité du sujet.

Besides, most places inside your body are pretty dark. If your insides are well lit, something has gone horribly wrong.

Let us give this throwaway line a bit more weight and remind all of us that our grandparents in fact did have it harder in life. We have data from a Boston hospital from 1941 that shows that 82% of bacterial infections of the blood resulted in death. We can barely imagine the horror this number represents—a scratch and a tiny bit of dirt literally could mean that your life was about to end. Today in developed countries less than 1% of these kinds of infections are deadly. The fact that we don’t really think about this stuff too much shows how fast humans forget and move on, and how happy we can be to live in the present and not in the past.

Couverture du livre « Immune : A journey Into The Mysterious System That Keeps You Alive » de Philipp Dettmer
Couverture du livre en anglais

How the internet really work de Article 19 & Catnip [papier FR]

Pour finir l’année, deux ouvrages illustrés, dont ce bouquin qui décortique comment fonctionne internet. Sujet commun oblige, il y a quelques ponts évidents avec Cyberstructure de Stéphane Bortzmeyer, en ce qu’il ouvre les yeux sur le fait que le réseau n’est pas neutre, mais au contraire le fruit de décisions politiques.

Les auteurs parviennent à expliquer avec simplicité les aspects techniques du fonctionnement d’internet, bien aidés par des illustrations fort bien réalisées. Que ce soit pour apprendre ou se rafraîchir la mémoire, c’est une lecture intéressante.

Couverture du livre « How the internet really work » de Article 19 et Catnip
Couverture du livre

Tout comprendre ou presque sur le climat de Bonpote, Anne Brès & Claire Marc [papier FR]

Les éditions CNRS proposent ici une collection d’articles, tous illustrés par des infographies bien foutues (j’adore les infographies bien foutues et ici j’adore encore plus grâce aux couleurs choisies). Chaque section vient répondre à une question relative au climat, aux activités humaines qui provoquent le réchauffement, aux conséquences. C’est bien écrit et toujours honnête : il ne s’agit pas de donner un avis, mais de restituer des faits et d’expliquer intelligiblement ce que la science sait, ce qu’elle suppose et ce qu’elle ne sait pas. De nombreux scientifiques ont été sollicités sur ce projet et toutes les sources sont indiquées, c’est appréciable. Bref, ma dernière lecture de l’année n’était pas de nature à me faire voyager dans un univers lointain, mais c’était une lecture importante.

Couverture du livre « Tout comprendre ou presque sur le climat » de Bonpote, Anne Brès et Claire Marc
Couverture du livre


Et voilà ! Si vous êtes encore là, bravo, parce que même moi je trouve ça trop long. Je pense trouver un entre deux en venant tous les mois ou tous les deux mois faire un p’tit topo sur mes lectures (je sais, on est en février). Voir un petit suivi des séries, films et jeux vidéo ? On verra si j’arrive à m’y tenir.

Aller, on en reparle bientôt.

Prenez soin de vous !